L’école

On apprend dans les manuels scolaires que c’est Charlemagne qui a inventé l’école. C’est en effet un des premiers qui a marqué son intérêt pour les problèmes d’éducation et le rôle essentiel d’un système cohérent d’enseignement dans un pays. A sa mort, le peu qui avait été mis en place se disloque rapidement et pendant des siècles c’est l’église qui occupe une situation de quasi monopole dans le domaine de l’instruction.

A la révolution, puis sous l’Empire, la 2ème République et le Second Empire, on tenta d’organiser un système d’éducation en France, mais il fallut vraiment attendre Jules Ferry et sa loi du 18 mars 1882 pour que naisse l’école communale et laïque. Longtemps encore, et particulièrement en Bretagne, subsiste la « guerre scolaire » entre « l’école du Diable » et « l’école du Bon Dieu »

Pour effectuer le long chemin menant en classe, les enfants chaussent des sabots de bois garnis de paille et à la semelle cloutée de « maillettes ». Plus tard, les galoches aux semelles de bois remplaceront les sabots.

Sous la pèlerine, les écoliers portent un sarrau ou blouse, noir au début puis gris pour les garçons et à carreaux ou à fleurs pour les filles.

La salle de classe avec la Pensée du Jour au tableau noir et les pupitres à 6 places attendent les enfants. Sur le poêle à bois au centre de la classe, les gamelles de soupe réchauffent pour le repas de midi ; au mur près des Cartes de France et des tableaux de lecture est accroché le fusil en bois des bataillons scolaires en effet, après la guerre de 1870, il fallait regagner l’Alsace et la Lorraine et on inculquait aux enfants un fort sentiment patriotique.

Les enfants sortent de leur musette, de leur cartable ou de leur pupitre, livres, cahiers, ardoises, crayons d’ardoise, plumiers, porte-plume… on trempe la plume sergent-major dans l’encre violette de l’encrier pour la dictée et gare au coup de baguette de bambou du maître ou au coup de règle sur les doigts, en cas de faute ou de bavardage…

Le samedi, le premier de la classe se fait épingler sur sa blouse la magnifique « croix au mérite » et rentre, très fier à la maison. Avant de terminer la semaine, les enfants balaient la classe à l’aide de balais de bouleau ou de genêt en ayant pris soin d’arroser le sol avec l’entonnoir prévu à cet effet ou plus souvent avec une vieille boite de conserve percée.

« DEFENSE DE CRACHER PAR TERRE ET DE PARLER BRETON » : dans les écoles de la partie bretonnante de la Bretagne (moitié Ouest), il était interdit de parler breton sous peine de se voir attacher au cou la « vache » ou symbole qui était souvent un morceau de sabot… dans la partie Est, où nous nous trouvons, on parlait le Gallo (langue d’origine latine), également prohibé à l’école.